i'll never stop dreaming that one day we can be a real family, together, all of us laughing and talking, loving and understanding, not looking at the past but only to the future.

clayre & jaecy.

La culpabilité était un sentiment dangereux. Depuis quatre ans, Jaecy devait vivre avec lui, nuit et jour. Il pouvait arriver à tout moment, que ce soit en regardant une énième photographie de sa mère, ou juste en parlant avec quelqu'un qui avait le malheur de prononcer la mauvaise phrase. C'était pénible et douloureux, surtout lorsque sa poitrine se resserrait violemment, surtout lorsque chaque respire, chaque battement de cœur, était plus meurtrier qu'un coup de couteau. Mais chaque fois, il devait garder le sourire, garder ce masque en place, comme s'il n'y avait pas de combat à l'intérieur de lui. Tout était une question d'apparence, et depuis si longtemps, qu'il se demandait parfois comment il faisait pour encore ressentir de la culpabilité. Pas qu'il ne regrettait plus son geste, pas qu'il ne s'en voulait plus. Toutefois, après un certain temps, il avait commencé à se sentir mort. Comme si le sortilège mortel qu'il avait lancé à sa mère revenait tranquillement voler sa propre vie. Vide. Voilà le mot exact, il se sentait vide. Avec un soupir, il referma la porte de la maison derrière lui. Aujourd'hui n'avait pas été une merveilleuse journée, justement parce qu'un élève avait prononcé la mauvaise phrase. Cet élève lui avait fait penser à sa mère, en parlant de sa propre génitrice. Alors, pour le reste de l'après-midi, Jaecy avait dû porter son masque de professeur adoré, souriant, confiant. Il avait dû faire comme il faisait toujours: des faux-semblants. Par contre, il avait ressentit chaque minute de douleur, l'une après l'autre. Il en remerciait presque le ciel de l'avoir rendu si bon à cette pratique. C'est à ce moment qu'il tourna le coin d'un couloir, tombant nez à nez avec sa petite sœur. Oh, commença-t-il, un sourire naissant automatiquement sur son visage. Pardon, Clayre, je te jure que ce n'était pas mon intention de tester tes capacités d'auror, continua-t-il en levant les deux mains, comme s'il se rendait. Il avait toujours taquiné sa sœur sur son choix de métier, principalement parce qu'il était toujours inquiet qui lui arrive quelque chose. C'était, après tout, son travail de grand frère. Le fait de la voir l'apaisa un instant, même si les faits restaient là: elle recherchait assidûment le meurtrier de leur mère. Si seulement elle se doutait qu'il était juste devant elle... Souvent, Jaecy ne comprenait pas pourquoi leur père ne lui avait pas encore trouvé un faux meurtrier, juste pour qu'elle puisse passer à autre chose. Parfois, il ne comprenait pas pourquoi il ne lui disait tout simplement pas la vérité, en lui disant que maintenant, elle pourrait prendre sa revanche. Puis, il se disait que ça la briserait sûrement, de connaître une pareille horreur. Et pourrait-elle vivre avec elle-même, après avoir tué son propre frère? Après avoir su que son père cachait aussi la vérité? En sachant que leur famille était encore plus merdique qu'elle ne semblait l'être? C'était mieux si elle l'ignorait, et qu'il laisse ce mur entre eux deux. C'était difficile, parce qu'ils avaient été si proches, à une époque... Mais c'était nécessaire. Et il était bien décidé à protéger leur famille, coûte que coûte.

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clayre & jaecy.

Tu as l'air vraiment fatigué, tu le sais ça? lança-t-elle, commentaire qui fut accueillit par un sourire amusé de la part de Jae. Il haussa les épaules, sans perdre son sourire. Oh, tu sais, grosse journée à l'école. Je risque de dormir comme un bébé dans quelques heures, répondit-il en regardant sa sœur passer à côté de lui. Je vais manger un morceau dans la cuisine, tu m'accompagnes? Comme seule réponse, il hocha lentement la tête. Manger serait probablement une bonne idée, même si son estomac ne criait pas famine. Il suivit tranquillement sa petite sœur, profitant du fait qu'elle ne le regardait pas pour froncer les sourcils. Il n'avait pas mangé parce qu'il avait pensé à sa mère tout l'après-midi. Et là, il s'en allait manger une bouchée avec celle qui avait juré de retrouver son meurtrier. Un nouveau pincement au cœur le prit, sans qu'il ne laisse rien paraître sur son visage qu'il voulait constamment parfait. Il devait bien avouer que toute cette situation était difficile, même si elle était de sa faute. Lorsqu'ils entrèrent finalement dans la cuisine, il força son expression à paraître relaxé, et il sourit à Clayre. T'as envie que je te fasse des pâtes? lui demanda-t-il. Il n'attendit cependant pas sa réponse, ouvrant les armoires pour attraper ce qu'il avait de besoin. Peu importe ce qu'elle décidait, c'était ce que lui mangerait, de toute façon. Naturellement, ils auraient pu attendre un peu plus tard, histoire de souper avec le paternel quand il serait de retour, mais en toute franchise, Jaecy n'avait pas du tout envie de s'asseoir à travers un repas faux, ce soir. De toute manière, il avait un cours spécial à préparer, c'était important qu'il se penche assidûment dessus. Ça lui faisait une excuse parfaite. Oh et, comment as été ta soirée, hier? J'ai tenté de te réveiller ce matin, mais il y avait rien à faire, tu ressemblais à une roche.